Le réconfort de la pierre

Changer de vie et de paysage
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Cet extrait est l’introduction demon manuscrit intégral de poésies, The Comfort of Stone, qui devrait être publié à l’automne 2021. Plusieursthèmes forts relient chaque partie; l’und’entre eux est consacré à l’impact del’immigration et aux dimensions dutemps que celle-ci crée.

L’un des poèmes, « To New Beginnings in Canada », se termine par ces lignes [Traduction] :

À l’époque, émigrer
C’était comme mourir.
Les échos de notre perte ont retenti
des Highlands de l’Ouest
aux îles Orcades dans la mer du Nord
transmis par ceux qui nous aimaient.

Une grand-mère qui pleure sur un quai
de gare,
En nous serrant dans ses bras –
« Je ne verrai plus jamais ma petite fille… »

Elle ne l’a jamais revue.

Introduction
Ma naissance au-dessus de la boulangeriede la rue Albert à Kirkwall, dans lesOrcades; mes premières années dans lafamille de mon père après la guerre; notreséjour à Aberdeen et à Édimbourg; et lesvacances dans lesHighlands de l’Ouest, où vivait la famille de ma mère – toute notrehistoire, je l’avais apprise en grandissantdans le sud-ouest de l’Ontario. Cependant,ce n’est que quelques années après la mortde mon père que je suis revenue en tantqu’adulte pour la première fois en Écosseavec ma mère. Nous sommes arrivées auxOrcades par avion.

Plusieurs années plus tard, j’aiemmené ma propre fille « chez moi »dans les Highlands et les îles où je suisnée, cette fois-ci en empruntant untraversier. Le fait de voir « en vrai » lesgens et les lieux dont j’avais toujoursentendu parler dans les discussionsautour de notre table de cuisine s’estavéré une expérience marquante. L’impact de la beauté et de l’histoiredes Orcades, en particulier, a inspiré lapoésie du début de ce livre.

Notre famille a émigré au Canadaau début d’avril, mais mon père n’a pucommencer à enseigner qu’en septembreà Chatham, en Ontario, où il avait obtenuun poste. Il avait épuisé la plupart desfonds provenant de la vente de notremaison à Édimbourg pour payer le coûtde la traversée pour lui-même, ma mère,ma jeune sœur et moi – ainsi que poursa sœur, veuve, et son fils handicapé, quivivaient maintenant avec nous.

Notre vie dans le Nouveau Mondea commencé de façon très rustiquedans un chalet sans plomberie près de Peterborough, en Ontario, à Bridgenorthau bord du lac Chemong. Notre pèreparcourait en été les routes sinueuses des hautes terres de Haliburton jusquetard dans la nuit pour livrer de la crèmeglacée aux petits magasins.

À Chatham, ma mère a donné naissanceà mon frère et à une autre sœur. Nousétions maintenant une famille de huitpersonnes, et les salaires des enseignantsétaient extrêmement bas à l’époque. Le dernier chèque de misère arrivaità la fin juin, et le suivant pas avant latoute fin de septembre. Pour joindre lesdeux bouts, mon père travaillait dans lachaleur étouffante des champs de maïs.Quand cela ne suffisait pas encore, ma mère etma tante travaillaient le soir dansdes conserveries où elles épluchaientles tomates. Ma mère, toujours forteet débrouillarde, mais un peu fièreaussi, nous avait avertis de n’en parler àpersonne – après tout, notre pèreétait un« professionnel ».

La ville de Windsor, en Ontario, offraitun peu plus d’argent aux enseignants et,surtout, la présence d’une université.Cette ville accueillante du « Christmas Tree Man », un poème de The Comfort of Stone, devait s’avérer notre destination. En tant que famille d’immigrés, nousavions déménagé d’une maison louée àune autre, et (en comptant les deux écolesfréquentées en Écosse), j’avais changéd’école neuf fois avant l’âge de 16 ans.Lorsque nous vivions dans notre dernièremaison familiale à Windsor, j’ai rencontréet épousé mon mari, qui lui aussi étaitarrivé au Canada à l’âge de sept ans, maisd’Angleterre. Il a fallu un peu de temps àmes parents écossais pour me pardonnerd’avoir épousé un Anglais, mais nous étionseffectivement bien assortis : nous n’étionsbien nulle part. Nous sommes maintenantdans notre douzième maison, après avoirvécu enville, à la campagne et sur les rivesdu lac Érié.

À la fin, nous devons revenir à nosorigines. J’ai lu quelque part que lesinsulaires ne peuvent jamais vraiment sesentir chez eux ailleurs. Nous avons perdunotre merveilleux père, et la musiquede son piano qui avait toujours remplinotre vie, alors qu’il n’avait que 52 ans. Sesderniers mots, comme adressés à quelqu’unau loin, furent : « Levez les drapeaux sur lajetée de Kirkwall. » Comme les navires desOrcades en temps de guerre, il rentrait chezlui à bon port.

The Comfort of Stone est la poésie duchangement des vies et des paysages, de lafamille et de la mémoire.Une poésie quise souvient de la musique.

Si vous désirez en savoir plus surmon livre, parler de poésie ou renoueravec moi , vous pouvez me contactersur Facebook ou par courriel à mariegroundwater@gmail.com.

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