Je ne l’ai pas vu venir

Laisser tomber ce qui est prévu pour libérer le potentiel de ce qui est
8 lecture en minutes
imprimer l’article
8 lecture en minutes
imprimer l’article

Dans la vraie vie, les histoires sont parsemées de rebondissements, pas vrai? Des pertes tragiques, des maladies et des accidents, une arrivée d’argent inattendue, une infidélité, un amour trouvé et perdu, des enfants handicapés…

Peu importe le soin que nous prenons à planifier le présent et l’avenir, la vie est ainsi faite que l’on est confronté, tant sur le plan physique qu’émotionnel, à des situations dans lesquelles nous n’avions certainement pas prévu de nous retrouver.

Et si nos expériences de vie sont personnelles, le simple fait de vivre un changement est presque universel. La vie nous malmène de toutes sortes de façons, certaines pires que d’autres, et souvent de manière incompréhensible. Si nous prêtons attention à ces expériences et les saisissons, elles peuvent être la source de nouvelles possibilités d’apprendre, de grandir et parfois de vivre une vie plus riche que ce que nous avions cru possible.

Voici les témoignages de trois membres de RTOERO qui racontent comment ils ont saisi au vol les imprévus qui se sont présentés dans leur vie.

Alors dans la vingtaine, Chandra LaFitte (District 16, City of Toronto) était en voyage sur la route lorsque des résultats de tests médicaux l’ont rattrapée.

Elle ne se sentait pas bien, et les médecins croyaient qu’elle pouvait être en phase terminale.

« Cela m’a profondément secouée, raconte Mme LaFitte. À 22 ans, on n’a ni la maturité ni la clairvoyance nécessaires pour voir la vie, et une situation comme celle-là vient bousculer vos priorités. »

Mme LaFitte avait des projets. Cependant, le fait d’avoir dû affronter la peur de mourir avant de pouvoir les réaliser a contribué à façonner son approche face à la vie. « J’ai réalisé qu’on peut planifier tout son avenir, mais qu’il peut s’écrouler subitement », explique-t-elle.

Par conséquent, elle a appris à ne pas trop s’accrocher à ses plans ni à ses objectifs. « Si je les atteignais, tant mieux. Sinon, ce n’était pas une déception ni la fin du monde, dit-elle. La leçon la plus difficile à retenir a été de savoir comment échouer et comment réagir quand cela se produit. »

Mme LaFitte a aussi reconnu la nécessité de modifier ses plans. Elle avait toujours voulu passer du temps à l’étranger et avait demandé à participer à des échanges, mais en vain. Après avoir cessé d’enseigner à plein temps (elle n’aime pas le mot « retraite »), elle a saisi l’occasion de vivre au Royaume-Uni et a travaillé à l’Université de Sheffield comme aide-
enseignante, une expérience qu’elle a adorée. 

Même si Mme LaFitte compte des réussites notables à son actif, notamment en ayant récemment obtenu son doctorat en théologie, l’expérience de vie collective prime sur les gains individuels.

« Les gens ont été merveilleux tout au long de ma vie, raconte-t-elle. Vous découvrez que vous n’êtes pas une superfemme, et vous devenez plus réaliste au sujet des autres. Si ça peut m’arriver, ça peut être le cas pour n’importe qui. Alors, pensons aux autres et aux démons, aux maladies ou aux faiblesses auxquels ils sont confrontés. »

À gauche : Claude Mathieu et John Rager dans un cours d’art ensemble. À droite : John et Claude Mathieu en vacances à la Barbade.

Lorsque John Rager (District 51 Echo) a rencontré Claude Mathieu il y a environ un an, il a décidé d’être sincère avec elle.

M. Rager avait récemment perdu sa femme, Barbara, atteinte de la maladie de Parkinson, après s’être occupé d’elle pendant plus de deux décennies. Après sa mort, il a passé beaucoup de temps à réfléchir à leur vie commune, et les fermetures en raison de la pandémie ont fait en sorte qu’il n’y avait pas beaucoup de distractions autour de lui.

Il a commencé à se percevoir, lui et sa défunte épouse, plus clairement sur le plan individuel – et à pardonner.

« Tout ce que je n’avais jamais dit à ma femme parce que j’étais gêné et honteux, j’ai fini par l’accepter, et la peur m’a quitté » , dit-il. Sa vulnérabilité n’a pas effarouché Claude Mathieu. Au contraire, elle a été à l’écoute et ils se sont rapprochés  : ensemble, ils suivent des cours, font de l’entraînement physique et vont à des concerts. M. Rager dit avoir l’impression qu’ils se soutiendront mutuellement pour le reste de leur vie.

Le don de l’acceptation de soi est source de gains.

« Nous croyons parfois, de façon simpliste, que le plaisir est souhaitable et que la douleur est mauvaise. Mais dans les faits, on peut apprendre beaucoup de certaines situations éprouvantes », explique M. Rager. Confronté à la douleur de la maladie et de la mort de son épouse, M. Rager a pu faire un retour sur soi et reconnaître comment le passé a contribué à façonner l’être qu’il est devenu aujourd’hui – son moi le plus authentique.

« Pensez à vous-même, à votre vie et aux choses que vous aimeriez ne pas avoir faites. Pardonnez-vous. Trouvez un moyen de lâcher prise. Soyez aussi honnête avec vous-même que vous le pouvez. Et permettez-vous de profiter du reste de votre vie », conseille-t-il.

« Vous pouvez rester à la maison et vous apitoyer sur votre sort, ou bien sortir et vous impliquer socialement. »
— Dave Giles

Dave Giles et son épouse Darlene, lors d’un événement de RTOERO.

Chaque semaine, Dave Giles (District 41 Elgin) conduit des personnes atteintes du cancer à leurs traitements. Il est bénévole pour la Société canadienne du cancer, un rôle qu’il assume depuis le décès de sa femme Diane en raison de cette maladie, après 37 ans de mariage.

« Vous pouvez rester à la maison et vous apitoyer sur votre sort, ou bien sortir et vous impliquer socialement » , dit M. Giles. Le bénévolat est sa façon de se rapprocher des autres.

Mais c’est un contact sur Facebook qui l’a pris au dépourvu, de la meilleure façon qui soit. Une demande d’amitié est venue de Darlene Dorey, un nom resté gravé dans son cœur. Dave et Darlene s’étaient fiancés au début des années 1970, avant de prendre des chemins différents.

Ils ne s’étaient pas revus depuis leur séparation, et Mme Dorey s’était elle aussi mariée, mais son union avait récemment pris fin.

Aujourd’hui, M. Giles et Mme Dorey vivent ensemble et font des projets d’avenir.

M. Giles a beaucoup de raisons de revenir sur sa vie, notamment quant à sa sécurité financière qui lui permet de poursuivre ses champs d’intérêt. « Notre rente nous apporte une grande sécurité. Je suis reconnaissant à la vie de m’avoir aussi bien traité. On n’a pas à chercher très loin pour trouver des gens dont la situation est pire que la vôtre. »

Conseils d’un coach de vie 

Depuis plus d’une décennie, Sue Maitland, une coach de vie certifiée en Colombie-Britannique, aide les gens à faire des transitions inspirées. Voici ses conseils pour faire face à un changement inattendu :

  • Donnez-vous le temps d’absorber ce qui s’est passé. Face à la perte d’un être cher, d’un emploi ou d’une opportunité qui ne s’est pas matérialisée, comprenez que vous aurez besoin de temps pour surmonter votre peine.
  • Reconnaissez que les conseils de vos amis et de votre famille constituent leur point de vue personnel fondé sur leurs expériences, leurs croyances et leurs valeurs. Ce qu’ils feraient dans votre propre situation pourrait ne pas vous convenir.
  • Essayez de rester en contact avec d’autres personnes de votre vie qui ont une influence positive et qui peuvent vous soutenir et vous encourager.
  • Prenez le temps de clarifier vos priorités. Elles peuvent avoir changé.
  • Évitez de trop vous impliquer pour occuper votre temps. Alignez vos nouveaux engagements sur vos priorités, vos valeurs et vos champs d’intérêt.
  • Créez une vision de ce que vous voulez pour votre prochaine étape de vie et fixez-vous un ou deux objectifs avec des dates réalistes et un plan pour les atteindre.
  • Appréciez le fait que cette transition inattendue vous offre l’occasion d’apporter des changements positifs dans votre vie. Les choses seront différentes, et après avoir pris le temps de réfléchir et d’envisager un nouvel avenir, vous pourriez constater qu’une foule de possibilités nouvelles et intéressantes sont à votre portée.

Sue Maitland a transformé son programme de coaching individuel à succès en un atelier intitulé « What’s Important to Me NOW?  »  (en anglais seulement), afin d’aider les gens à découvrir leurs principales priorités. Pour en savoir plus, consultez son site Web à l’adresse  suemaitland.com

more from the author
Photo d’une infirmière poussant le fauteuil roulant d’une femme âgée chez elle
Illustration conceptuelle d’une personne qui auto-examine ses douleurs et ses problèmes de santé
Portrait d’une femme âgée et enjouée se relaxant à l’extérieur
Photo d’un homme noir âgé explorant la nature
more articles de fond
Photo d’un homme âgé faisant de l’exercice et avec une serviette autour du cou
Photo d’un skieur heureux regardant l’appareil photo
Illustration d’une pizza et d’une pomme se battant à l’épée

Écrivez-nous!

Vos commentaires sont les bienvenus. La longueur des lettres peut être modifiée pour plus de clarté, à la discrétion de la rédaction.