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Des agents de changement

Faire bouger les choses à la retraite
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Lorsque Sandra Barbeau allume son ordinateur le matin, voici la maxime qui s’affiche à l’écran : « M’épanouir — pour moi et pour les autres. »

Sandra a consacré beaucoup de temps à approfondir le sens de la retraite, et sa réflexion serésume en une simple phrase : « C’est en commençant à travailler sur ma croissancepersonnelle et mes activités que je pourrai partager et avoir un impact sur les autres. »

Les gens découvrent souvent qu’une retraite digne de ce nom repose sur deux assisesfondamentales. La première porte sur la transformation personnelle : relever des défis, commeapprendre de nouvelles habiletés ou profiter d’occasions imprévues, parce qu’un cerveau et uncorps actifs favorisent la santé tant physique que mentale. La deuxième assise porte sur lechangement personnel et social : se transformer pour favoriser le changement positif autour desoi. Dans une étude de Merrill Lynch et Age Wave menée auprès de personnes de 50 ans etplus, 15 pour cent des répondants ont défini une retraite réussie par l’aisance financière. Lesautres (85 pour cent) ont estimé que la générosité constituait une meilleure mesure de cettedéfinition, que cela se traduise par faire du bénévolat, ou encore appuyer des causes ou donnerde son temps et de son expérience.

Renaissance s’est entretenu avec quatre membres de RTOERO qui estiment que tourner sonregard tant vers l’intérieur que vers l’extérieur contribue à une retraite heureuse,épanouissante et pleine de sens. Sandra Barbeau est devenue instructrice de conditionnement physique pour les aînés. Joy Forbes et Elena Petrcich apportent la musique dans la vie des genset participent à un effort pour améliorer le statut des femmes. Et Norma Collis a ouvert un gîtetouristique tout en redonnant à sa communauté.

Nous vous présentons ces retraitées qui ont embrassé le changement. Voyez ce qui les motiveet pourrait vous inspirer!

Illustration par Darren Booth

Norma Collis

Une idée folle :ouvrir un gîte
Lors d’un voyage de deux semaines dans le sud de l’Angleterreen 1982, Norma Collis (District 37 Oxford) et son mari, David, ontséjourné dans des gîtestouristiques dans divers villages et petites villes et adoré le concept. « Des hôtes bien informés, des discussions agréablesautourd’une tasse de thé et un aperçu inoubliable de maisonstypiquementbritanniques font partie de nosmeilleurs souvenirs », confie Norma.

Depuisce jour, le couple a séjourné dans des gîtestouristiqueslors de tousses voyages. Cetteexpérienceleur a permis de goûter à l’authenticité de la vie locale et, souvent, de profiter des recommandations des propriétaires pour des sites, des restaurants familiaux et des activitésoriginales qui ne figurent pas dans les guides touristiques.

Cesexpériencesontdonné à Norma et David Collis un bon aperçu des exigences requises pour posséder un gîtetouristique. À l’approche de la retraite, ilsonteuune idée folle :ouvrirleur propre gîte. Ilsontélaboré un plan d’affaires, cherchél’endroitidéal et, enl’an 2000, ilsontouvert Holly Cottage dans le hameau de Woodford, à mi-chemin entre Owen Sound et Meaford, en Ontario. Le sentier Bruce se trouvait au bout de leur chemin, et le paysagebucoliqueenvironnantcomprenait des pâturages, des zones humides et des chutes d’eau.

Norma a appris sur le tas. « C’était un nouveau casse-tête à résoudre », se rappelle-t-elle. L’excitationvenait à la fois du travail et des invités qui franchissaientleurseuil. Chacund’entreeuxavaitunehistoire. Il y a eucette femme qui faisaitsonner les cloches de la tour de la Paix à Ottawa, l’équipe de production de l’émission de télévisionCanadian Idol, ainsi que ce couple d’Irlandais qui suivait le chemin de fer clandestin (l’Underground Railroad) qui avaitamené les esclaves noirs vers la liberté.

Et puis, il y avaitcesprécieuxinvités qui venaientrevivrel’expérience. Norma et David ont vu leur vie évoluer au fil des visitesrépétées de clients. Certains couples sontvenus pour une première foisen voiture sport décapotable, avec une unique petite valise. Quelquesannées plus tard, devenus parents, ilsarrivaientmaintenant dans une voiture familiale avec quelques valises de plus. À la visitesuivante, c’est dans uneminifourgonnetteremplied’enfants et de l’attirail indispensable qu’ils se présentaient.

À quelques reprises, un fidèle client aavoué à Norma et à son mariqu’ils les considéraientcomme des grands-parents honoraires. Pourquoi? Si vouscomptiez à reculonsdepuisl’âge de l’un des enfants, « il étaitévidentqu’ilétait né à la suite d’un séjour romantique à Holly Cottage », s’exclame Norma.

Le couple s’estengagé à contribuer à la communauté par le biais de son entreprise. Chaqueannée, ilsontoffertun certainnombre de chambres pour des ventes aux enchèressilencieuses au profit d’institutions et de causes, commel’hôpital local et l’office de conservation du sentier Bruce. Norma s’estaussiimpliquée dans la vie communautairecommebénévole pour son église, la visiteannuelle des maisons de Noël des Grands Frères et Grandes Sœurs de Grey Bruce, ainsi que pour le défilé du père Noël. « C’estsatisfaisantmême de contribuerseulement un peu », dit-elle.

Le travail de gestion du gîte Holly Cottage étaitphysiquementexigeant, de sortequ’après 16 ans le couple a vendu la propriété.

Norma a trouvé des similitudes entre son travail d’enseignante et celui de propriétaire de gîtetouristique. « Dans les deux cas, il vous faut apprendre à fonctionner dans le chaos », explique-t-elle. Mais le fait de se lancer dans l’achat et la gestion d’un gîtetouristiqueprospère a renforcéuneprécieuseleçon de vie qu’elle met toujoursenpratique : « Accueillez la nouveauté à bras ouverts. »

Pour Norma, un gîtetouristiqueétait « un nouveau casse-tête à résoudre »

Sandra Barbeau

Apprendretoute la vie
À saretraiteen 2014, l’écolesecondaire de Kapuskasing, en Ontario, a proposé à Sandra Barbeau (District 5 Cochrane, Temiskaming) un cadeaud’adieu de son choix. Elle décidad’avoir son premier tatouage : un verset de la Bible dans une boucle infinie, allant de son poignet et remontant le long de son avant-bras. Ce verset se lit ainsi, enpartie : « Je peuxtoutes choses. »

Sandra vit seloncette devise. Elle rappelle que les enseignantsprêchenttoujoursl’apprentissage tout au long de la vie à leursélèves. Mais « il faut le mettreen pratique », déclare-t-elle.

Son attitude de fonceuses’estmanifestéel’annéedernière. Sandra et son maripassenthabituellementune bonne partie de l’année à Pharr, au Texas, unevillesituée dans la vallée du Rio Grande, juste au nord de la frontièremexicaine. En raison de la pandémie, ilssontrestés à la maison et Sandra a cherché des activités pour comblerce vide.

Elle s’estrendue au centrecommunautaire local pour s’inscrire à un cours de mise enforme, maisaappris que l’instructeur de longue date avait pris saretraite. Elle a doncspontanémentproposéd’enseignerelle-mêmel’heureconsacrée aux aînés.

Sandra avait-elle de l’expérience? « J’étaistotalementincompétente! répond-elle en riant. J’ailaissétomberl’éducation physique en 9e année! » Sans se décourager, elles’estlancée dans un coursaccéléré de remise enforme, a fait des recherchesenligne sur les aînés et le conditionnement physique, a consulté des livres sur les étirements et l’anatomie, et s’est fait conseiller par un entraîneur personnel et un massothérapeute.

Aujourd’hui, en tant que bénévole, Sandra présentechaquesemaineune séance d’entraînementd’uneheure — cardio, souplesse et musculation — pour des personnes de 60 à 80 ans. Certaines séances se sontdérouléesenprésentiel, selonce qui étaitpermis, et d’autres sur Zoom.

Sandra applique cequ’elleprêcheens’entraînant dans une salle installée dans son sous-sol. Elle n’avait pas soulevéd’haltèresdepuis 15 ans; maintenant, ellepeut faire des développés-couchés avec des poidsd’environ 32 kilos.

Prochaineétape :sa certification officiellecommeinstructrice de conditionnement physique. Lorsque ce sera acquis, Sandra songe à proposer des cours dans des centres de soins de longue durée et des maisons de retraite, également à titrebénévole. C’estunefaçon pour elle de redonner à la communauté.

« Il y a la peur de l’échec, maisça ne devrait pas vousarrêter, conseille-t-elle. Essayer quelque chose de nouveau donneconfiance. Et celavous encourage à aller plus loin et à essayer autre chose. »

Le cours de conditionnement physique aaussidonnéenvie à Sandra de s’adonner au culturisme. Sans blague. Toutes les idées valent la peine d’être examinées. « Sans objectif, on n’arrivera jamais nulle part », lance-t-elle.

Peuimportece que l’avenirluiréserve, Sandra l’accueillera à bras ouverts. « Il faut s’ymettre pour empêcherl’esprit et le corps de décliner. »

« Essayer quelque chose de nouveaudonneconfiance. Et celavous encourageà aller plus loin et à essayer autre chose. »– Sandra Barbeau

Joy Forbes et Elena Petrcich

Trouver un nouveau rythme
Joy Forbes (District 27 Ottawa-Carleton) croit au pouvoir de la musique. Elle a vu son effet sur les gens qui apprennent à jouer d’un instrument ou qui écoutent de la musique qui leurplaît. « Leurs visages s’illuminent », dit-elle.

Joy joue de la guitare et du piano. Au cours de sacarrière, elleaenseignél’anglais, le français et la musique, en plus de mettreenscène de nombreusescomédies musicales. Aujourd’hui, elle dirige un groupeappelé Guitar Groovers et possèdeuneentrepriseenligneappelée Groove with the Guitar, qui vend des vidéos de concerts et des leçons de guitarevirtuelles.

Il y a unedizained’années, Joy a commencé à enseigner la guitare de façoninformelle à dix amies qu’elleavaitrencontréeslors de son implication dans la Fédération canadienne des femmes diplômées des universités (FCFDU). L’organismesoutient le financement de l’éducation, des bibliothèques et des arts créatifs, et se mobiliseenfaveur des droits de la personne pour les femmes et les filles.

« Six semaines plus tard, j’aidit : “Nous allonsorganisernotre premier concert”, se souvient-elle. Les autresontpaniqué, mais je savais que, sans cetteéchéance, elles ne pratiqueraient pas. Nous avons fait beaucoup de progrèsdepuis. »

Le groupe Guitar Groovers compte à l’heureactuelle 24 femmes. La moitiéjoue de la guitare, et touteschantent. Au fil des ans, ellesontdonné des concerts dans des résidences pour aînés, des établissements de soins de longue durée et lorsd’événementscommunautaires.

Joy Forbes a lancé Groove with the Guitar (groovewiththeguitar.com) à l’été 2020 afin de rejoindre les gens par la musique pendant la pandémie. Elle enest la directriceartistique et s’estassociée à Elena Petrcich, égalementmembre du District 27 d’Ottawa-Carleton. Le mari de Joy travaille dans le secteur des logiciels et l’aide avec les exigences techniques; son fils, un concepteur de sites Web, luidonne des conseils sur les entreprisesenligne; enfin, un étudiant du secondaireprocède au montage et au téléchargement des vidéos.

Elena Petrcich, égalementmembre de la FCFDU, se cherchaituneactivité constructive pendant la pandémie. Elle avaitjoué de la guitare à l’adolescence, mais pas depuis. Ayant du temps libre en raison des fermetures liées à la COVID-19, elles’est de nouveau intéressée à la musique. Un de sesfilsavaitapportésavieilleguitare à l’université et l’avait perdue. Elena s’enestachetéuneautre, a dénichéquelques livres d’accords et s’estinscrite à des cours sur Zoom avec Joy.

Mêmesi Elena n’a pas jouédepuislongtemps, « je n’ai jamais laissétomber la musique, dit-elle. J’aiseulementarrêté de jouer de la guitare. J’avaistoujours la musique enmoi, et j’attendaisqu’une occasion se présente. »

Elena et Joy sontdevenuestrèsproches. Elena avouequ’endépit des fortes callositésapparues sur sa main gauche, renouer avec unevieille passion a été formidable. Le duo a mêmeorganisé des concerts ensemble.

Lorsqu’ellen’est pas occupée par la musique, Joy enseigneaussil’anglais langue seconde à des étudiantsen Chine par l’intermédiaired’uneorganisationenligneappeléeVIPKid. Sesélèvesapprennentune langue, tandisqu’elleapprendune nouvelle façond’enseigner.

Qu’ils’agisse de faire la classe aux enfants oud’enseigner la guitare, de monter un groupeouuneentreprise, Joy affirme que la vie estpleine de changements qui peuventapporterune joie inimaginable. « Il suffit de trouverce qui vouspassionne, conseille-t-elle. Quandc’est le cas, celavoustransforme. »

« J’aiseulementarrêté de jouer de la guitare. J’avaistoujours la musique enmoi, et j’attendaisqu’une occasion se présente. »– Elena Petrcich

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