Photo d’un homme noir âgé explorant la nature

Une bonne santé mentale après la COVID-19

Les résultats préliminaires d’une étude financée par la Fondation RTOERO suggèrent que notre capacité à faire face au stress pourrait s’améliorer avec l’âge
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La pandémie de COVID-19, qui a touché de façon disproportionnée les adultes âgés, s’est avérée une excellente occasion d’apprendre de ces personnes au sujet de stratégies en matière de modes de vie sains sur le plan mental — autrement dit, ce qui a fonctionné ou non pour ce groupe d’âge.

Voilà ce qu’a voulu découvrir le projet financé par la Fondation RTOERO et intitulé « Mentally Healthy Living after Social Distancing— A Study of Older Canadians » (une bonne santé mentale après la distanciation sociale – une étude auprès de Canadiens plus âgés). L’équipe de recherche de Living Well, dirigée par Gail Low, professeure agrégée de sciences infirmières à l’Université de l’Alberta, a mené un sondage national en août 2022 auprès de 1 327 Canadiens âgés de 60 ans et plus, alors que les dernières restrictions de santé publique étaient levées partout au pays. Mille cent dix membres de RTOERO ont aussi répondu à ce sondage.

Mme Low a eu l’idée de ce sondage pendant le premier confinement lié à la pandémie dans sa ville. « J’ai compris que, en voulant savoir si d’autres personnes avaient ressenti la même chose que moi et comment elles s’en étaient sorties, je pouvais agir pour nous aider à tirer des leçons de ce défi commun auquel nous étions confrontés », explique Mme Low.

Le sondage a misé sur un test reconnu de 10 questions pour mesurer l’anxiété. Le test posait aussi des questions sur 16 stratégies d’adaptation souvent recommandées pour comprendre comment les gens gèrent leur anxiété.

« Nous avons obtenu un instantané dans le temps, soit une description de ce qui se passait à la fin de l’été dernier, fait-elle remarquer. De façon générale, les résultats dévoilent des associations qui retiennent l’attention. »

Dans l’échantillon national, plus de 60 pour cent des répondants ont déclaré ressentir une anxiété minime, voire nulle. Par contre, 22 pour cent ont indiqué se sentir sévèrement ou vraiment très anxieux. Les résultats auprès des répondants de RTOERO indiquent une tendance semblable.

Les répondants ont ensuite été répartis en quatre groupes d’âge quinquennaux, en commençant par les 60 à 64 ans et en finissant avec celui des 85 ans et plus. Une association claire est ressortie : le fait d’appartenir à un groupe d’âge plus avancé correspondait à un niveau d’anxiété moindre.

« Cela pourrait s’expliquer par le fait que, plus on est âgé, plus grande est l’expérience de la vie, indique Mme Low. Il est possible que les adultes plus âgés aient été mieux en mesure de supporter la COVID-19 que les plus jeunes. »

De façon générale, les groupes de répondants plus âgés ont eu recours à moins de stratégies d’adaptation que ceux dans les groupes d’âge plus jeunes.

« L’utilisation de stratégies d’adaptation a généralement diminué vers l’âge de 75 à 79 ans. Peut-être qu’à ce stade de leur vie les gens savent ce qui fonctionne pour eux. »

L’équipe se demande aussi si certaines stratégies deviennent automatiques en vieillissant, comme le besoin de se rappeler que nous sommes résilients. Cette stratégie était plus populaire chez les plus jeunes, qui l’ont remarquée et signalée.

« Peut-être qu’en vieillissant les gens savent qu’ils sont résilients et qu’ils n’ont pas besoin d’y penser ou de se rappeler que c’est le cas », commente Mme Low.

En revanche, l’impact de l’état de santé général sur le stress et l’anxiété n’a pas varié selon les groupes d’âge. Les répondants en bonne ou excellente santé avaient des scores d’anxiété plus faibles que ceux qui évaluaient leur santé comme mauvaise ou passable. Ce fut le cas tant pour l’échantillon national que pour les répondants de RTOERO.

Alors, quelles ont été les meilleures stratégies d’adaptation? Il semblerait que les six stratégies offrant les meilleurs résultats pour réduire l’anxiété étaient de rester actif, de faire face aux problèmes de façon structurée, de manger sainement, de se reposer et de bien dormir, de réduire les autres sources de stress dans sa vie et de se souvenir d’être résilient.

« Nous avons constaté qu’il n’existe pas de solution miracle universelle, note Mme Low. La façon de gérer les événements importants de la vie peut varier énormément d’une personne à l’autre, alors il s’agit de trouver ce qui fonctionne pour soi. »

Les membres de l’équipe préparent actuellement la publication des résultats. Ils collaborent aussi avec un chef cuisinier pour associer les résultats à un autre outil utile : des recettes santé et faciles à préparer. Le livre de recettes sera disponible auprès de la Fondation RTOERO.

Niveaux globaux d’anxiété dans l’échantillon national

RTOERO respondents’ anxiety levels

Chart legend:

GROUPES D’ANXIÉTÉ

L’échelle d’anxiété gériatrique utilise les 10 énoncés suivants. On a demandé à des adultes âgés à quelle fréquence ils avaient ressenti ces symptômes courants de stress et d’anxiété au cours de la semaine précédente et de répondre à l’aide d’une échelle où 0 correspondait à « pas du tout » et 3 à « tout le temps ».

  1. J’étais irritable.
  2. Je me sentais détaché et isolé des autres.
  3. Je me sentais troublé.
  4. J’avais du mal à rester en place.
  5. Je n’arrivais pas à contrôler mon inquiétude.
  6. Je me sentais agité, tendu ou nerveux.
  7. Je me sentais très fatigué.
  8. Mes muscles étaient tendus.
  9. J’avais l’impression de ne pas contrôler ma vie.
  10. J’avais l’impression que quelque chose de terrible allait m’arriver.

Le sondage demandait aux répondants laquelle des 16 stratégies d’adaptation ils utilisaient à ce moment-là. Ces stratégies étaient fondées sur les conseils du Centre de toxicomanie et de santé mentale :

  1. J’ai accepté qu’une certaine anxiété et une certaine peur soient normales.
  2. J’ai recherché des informations fiables, c’est-à-dire auprès de l’Organisation mondiale de la Santé, de Santé Canada, d’un ministère provincial de la santé, ou d’un bureau local de santé publique.
  3. J’ai trouvé un équilibre en restant à l’écoute (des nouvelles sur la COVID-19), mais en sachant quand prendre du répit.
  4. J’ai adopté un état d’esprit favorisant le « débranchement » (de tous les appareils électroniques, y compris les téléphones, les tablettes et les ordinateurs).
  5. J’ai traité les problèmes de façon structurée.
  6. Je me suis rappelé d’être résilient et j’ai fait preuve de prudence avec les questions hypothétiques.
  7. J’ai remis en question mes inquiétudes et mes pensées anxieuses.
  8. J’ai diminué les autres sources de stress (dans ma vie).
  9. J’ai pratiqué la relaxation et la méditation.
  10. J’ai cherché du soutien (auprès de mes proches).
  11. J’ai fait preuve de gentillesse envers moi-même.
  12. J’ai mangé sainement.
  13. J’ai évité d’utiliser des substances comme le tabac, le vapotage et l’alcool.
  14. J’ai consommé de la caféine avec modération.
  15. Je me suis bien reposé et j’ai bien dormi.
  16. Je suis resté actif.
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