Qu’il s’agisse de rire avec des amis, d’admirer un coucher de soleil ou de serrer contre soi ses petits-enfants, les petites expériences de la vie sont sources de joie.
« Une vie heureuse est le résultat de petits bonheurs », affirme Gillian Mandich, scientifique et chercheuse sur le bonheur, qui a mené une expérience de science comportementale pour Interac en 2021. Son étude a constaté que, pendant les périodes difficiles de la pandémie, les Canadiens ont multiplié les petits achats non essentiels pour « se sentir bien ». « Même un geste aussi simple que l’achat de votre café matinal peut insuffler une bouffée de bonheur à votre journée », indique Mme Mandich.
Pour sa part, RTOERO a effectué l’été dernier un sondage auprès de ses membres pour connaître leurs petits plaisirs. Pour beaucoup d’entre eux, les moments les plus réconfortants étaient ceux passés avec leurs enfants, petits-enfants et partenaires. D’autres affectionnaient le jardinage ou la lecture au coin du feu par temps froid. Plusieurs ont mentionné les amis, les voyages et la généalogie. Les salles de bain d’une propreté éclatante et les tartes au sucre figuraient aussi sur la liste.
Bonheur de pêcher!
Linda Gaboury (District 5 Cochrane, Temiskaming)
Linda Gaboury compte plusieurs petits plaisirs tous liés à la vie en plein air. « On ne passe pas beaucoup de temps devant la télé! », déclare-t-elle. Elle et son mari, Guy, adorent le camping et ont acheté un véhicule récréatif en 2017, l’année de sa retraite. Une semaine plus tard, ils sont partis pour un périple de deux mois au cours duquel ils ont visité son beau-frère et sa femme à Nanaimo, puis parcouru l’île de Vancouver jusqu’à Tofino. Depuis, ils font de petits voyages de camping dans le nord de l’Ontario.
Un autre petit plaisir est la pêche, que Mme Gaboury trouve relaxante et paisible. « Mon père aimait beaucoup pêcher et chasser, et je l’accompagnais toujours, se souvient-elle. Guy et moi mangeons régulièrement du poisson, surtout du doré jaune et du brochet. Lorsque nous sommes à notre camp au bord de la rivière Mistango dans le Nord-est ontarien, on peut s’asseoir dans nos chaises de parterre et pêcher directement à partir de notre quai. »
En hiver, les Gaboury font de la motoneige. Leur camp n’est accessible que par bateau ou par motoneige et ils y passent beaucoup de temps, surtout en hiver.
« La retraite est vraiment le meilleur emploi qui soit, soutient Mme Gaboury. Quand on travaille, on a un horaire. À la retraite, on peut continuer à se lever à la même heure, mais on fait son propre horaire et on n’a pas besoin de se presser. On peut prendre un deuxième café en restant en pyjama. »
Une petite bière au pub du coin, une promenade sur la plage, un biscuit à l’avoine après un cours de yoga.
—Ian Kirkland (District 16 City of Toronto)
Être marié à ma femme Janice, voir nos petits-enfants, être actif.
—Ron Wasik (District 42 Mainland British Columbia)
Bonheur de rouler!
Louise Mitchell (District 39 Peel)
Louise Mitchell et son mari, Neil, ont tous deux pris une retraite anticipée afin de pouvoir passer du temps ensemble « et faire ce qu’on aime ». Cela inclut notamment la lecture de deux ou trois livres par semaine (histoire, romans policiers et d’espionnage) et l’observation des dindes, renards, chevreuils et autres animaux sauvages sur leur propriété rurale au nord d’Ottawa.
Mais ce qui s’est passé lors du départ à la retraite de Mme Mitchell en juin 2018 reflète l’un de leurs petits plaisirs préférés. « À la fin de ma dernière journée de travail, tous mes amis motocyclistes m’ont accompagnée à un souper, raconte-t-elle. On m’a aussi proposé d’enseigner la moto hors route. J’ai dit oui! Depuis, j’enseigne la moto hors route et la moto d’aventure de mai à octobre. »
Les « amis motocyclistes » de Mme Mitchell conduisent des motos hors route et des motos d’aventure, qui sont plus grosses que les tout-terrain et peuvent rouler sur route ou hors route.
Tout a commencé lorsque M. Mitchell, qui aimait les courses de motocross et conduire des motos hors route dans sa jeunesse, lui a demandé si elle aimerait obtenir son permis de moto. Mme Mitchell a répondu oui. « J’étais dans la quarantaine lorsque j’ai obtenu mon permis de moto sportive, raconte-t-elle. J’ai fait de la moto pendant cinq ans, mais je trouvais cela tellement inconfortable que je n’allais jamais loin. C’est alors que nous avons vu la série Long Way Round qui documente le voyage de 30 000 kilomètres à moto d’Ewan McGregor et de Charley Boorman depuis Londres, en Angleterre, à travers l’Europe, l’Asie et l’Alaska. Nous nous sommes regardés en nous disant « on pourrait faire ça nous aussi! »
Ils ont donc délaissé les motos sportives en faveur de motos d’aventure, plus grosses et plus confortables. Le couple pouvait ainsi rouler du matin au soir, ce qui a mené à des excursions d’une journée. La rencontre d’autres adeptes de la moto les a incités à participer à des rallyes sur plusieurs jours, en suivant un chef de groupe ou un itinéraire déterminé sur GPS. Ayant acquis de l’expérience sur les parcours avec GPS, le couple a ajouté les voyages à ses intérêts.
Bonheur de vivre!
Dawn Macleod (District 9 Huron-Perth)
Maintenant âgée de 59 ans, Mme Macleod est heureuse de vivre dans une maison située dans une petite communauté. L’an dernier, elle et son mari, Neil, ont installé des doubles portes sur le mur extérieur de leur chambre au deuxième étage, donnant sur le jardin et le terrain vacant voisin. « La vue est magnifique, s’exclame Mme Macleod. Je peux m’asseoir dans mon lit, déguster mon café Kicking Horse, profiter du soleil et rire des pitreries de mes poules. »
Les Macleod ont fait l’acquisition de leurs premières poules en avril 2023, lorsque leur neveu a rénové la remise pour en faire un poulailler avec une basse-cour. « Les poules sont vraiment très divertissantes, raconte Mme Macleod. Nous avons maintenant cinq poules et un coq. »
Lorsque Renaissance l’a contactée, Mme Macleod était particulièrement reconnaissante d’avoir passé près d’une année complète sans traitement ni intervention chirurgicale contre le cancer. « J’avais retrouvé mon énergie, ma clarté mentale et mon appétit. J’ai pu travailler dans le jardin ou me promener autour. Nous avons aussi de nouveaux voisins et leurs enfants m’ont divertie, tout en apportant une toute nouvelle énergie à notre rue. »
Elle ajoute : « Cela peut faire un peu cliché, mais vraiment, il faut traverser des périodes difficiles pour apprendre à apprécier les bons moments. Et si vous avez un travail et la santé, vous êtes comblé! »
L’émerveillement d’un enfant, la solitude aux abords d’un lac en montagne, le regard d’un chien que vous flattez. —Bill Elman (en exercice)
Bonheur des p’tits plaisirs!
Nancy O’Grady (District 37 Oxford)
Les voyages ont aussi occupé une place importante dans la vie de Nancy O’Grady, faisant en sorte que la première partie de sa retraite peut être qualifiée de « frénétique ».
Elle et son mari avaient beaucoup voyagé pendant leur vie professionnelle, essayant de visiter tous les pays de la planète, pour finalement s’arrêter à 137. Après leur départ à la retraite, ils ont redoublé leurs efforts. Finalement, le couple a atteint un point où les seuls pays restant à visiter étaient soit considérés comme dangereux, soit trop chers et qu’il était trop difficile de s’y rendre.
À l’aube de ses 65 ans, Mme O’Grady est donc prête à adopter un rythme de vie moins effréné. Sa liste de petits plaisirs comprend trois priorités : les vins de Bordeaux, la musique big band et les amis. « Un connaisseur dirait que les assemblages bordelais sont des vins rouges mi-corsés à corsés, aux arômes puissants, remarque-t-elle. Les chroniqueurs spécialisés les qualifient de “somptueux, avec une rondeur et de l’opulence”, mais moi, je les trouve “veloutés”. »
Nancy O’Grady s’estime chanceuse de faire partie d’un cercle d’amis dynamiques, intelligents, aventureux, intéressants, solidaires et bienveillants. Certains sont des compagnons de voyage, d’autres sont libres pour un café ou une marche, et d’autres encore uniquement pour se parler au téléphone ou échanger par textos. Certains sont des amis d’enfance, d’anciens collègues ou d’anciens élèves; d’autres sont entrés dans sa vie plus récemment.
« Mes amis forment la partie la plus riche de la tapisserie de ma vie, indique Mme O’Grady. Venez-vous-en! Rien de spécial, pas de flafla, juste un verre de Bordeaux, la musique de big band et une énorme gratitude pour les petits plaisirs de la vie! »
Bonheur de patiner!
Connie Davis (District 49 The Prairies)
Pour Connie Davis, c’est le patinage à roulettes. Retraitée depuis un peu plus de trois ans, elle aime aussi se promener dans la nature avec une autre enseignante à la retraite et approcher les mésanges pour qu’elles viennent manger dans sa main. Elle compense le fait d’avoir été renvoyée du cours d’arts plastiques au secondaire en s’essayant à la peinture à l’aquarelle. Mais le patinage à roulettes est sa passion depuis 20 ans.
Comme la danse sur glace, le patinage à roulettes professionnel requiert une certaine séquence de pas effectués au son de la musique, sur un grand plancher semblable à celui d’un aréna. Mme Davis a pris part à des compétitions de haut niveau dans le domaine des figures imposées, de la danse en solo et de la danse en équipe organisées par l’USARS, l’organisme national américain responsable des sports à roulettes de compétition, et a remporté toute une série de médailles.
Mais surtout, elle considère que faire du patinage à roulettes toute seule pendant deux heures est un petit plaisir de la vie.