Les réunions de famille sont une tradition de longue date qui connaît un second souffle depuis la pandémie.
Les membres de RTOERO sont heureux de réunir un grand groupe de personnes au cours d’une typique réunion de famille avec salade de pommes de terre et photos dans le parc. Mais nos membres sont tout aussi enclins à qualifier de réunion un rassemblement intime de proches parents.
D’une façon ou de l’autre, ils connaissent l’importance de désigner quelqu’un pour planifier, diriger et s’affairer avec d’autres au bon déroulement de la réunion.
Donelda Schwartzentruber (District 16 City of Toronto), née Stiles, a organisé la toute première réunion de la famille Stiles en 2022. L’élément déclencheur? Le constat que les 14 membres de la famille de son père étaient tous décédés et qu’elle était le ciment entre les descendants.
« Plusieurs de mes cousins ignorent qui sont les autres et ils sont dispersés d’un bout à l’autre du pays, dit-elle. Je suis la seule à savoir où ils sont tous, et je me suis dit que si je ne les mettais pas en contact, qui le ferait ? »
Au milieu de l’année 2020, Mme Schwartzentruber a appris que leur ville natale de Brussels, en Ontario, planifiait la célébration du 150e anniversaire de sa fondation au cours de la fin de semaine du Congé civique de 2022. Puisqu’elle avait déjà élaboré l’arbre généalogique de la famille Stiles, elle possédait les adresses courriel ainsi que les détails sur les naissances, les mariages et les décès. L’événement semblait l’occasion idéale pour réunir la famille.
Mme Schwartzentruber rencontra environ sept autres cousins pour organiser la réunion. Dans les environs de Brussels, elle trouva et réserva une grande salle avec cuisine, terrain de baseball et espace pour le barbecue. Les visiteurs devaient se charger eux-mêmes de leur hébergement.
L’événement a attiré 64 personnes venues de partout au Canada. Les enfants ont pu jouer au baseball, à la cachette et à lancer des cerceaux par-dessus des bouteilles. Les participants devaient aussi deviner le nombre de bonbons contenus dans un bocal, et des prix étaient remis aux membres de la famille ayant parcouru la plus grande distance ou dont la fête était le plus proche de la date du jour. Les adultes ont décoré un char allégorique pour le défilé de la ville et apporté de la nourriture pour le dîner. Certains ont aussi visité la maison de la famille Stiles. L’arbre généalogique détaillé que Mme Schwartzentruber avait élaboré a été remis à tous les participants.
« Après cette réunion de famille, ma mère m’a dit : ‘Donelda, il faut que ça devienne une rencontre annuelle’ », raconte Mme Schwartzentruber.
Carolyn Gotay (District 42 Mainland British Columbia) a renoué avec une tradition familiale reléguée aux oubliettes en organisant une réunion par Zoom au début de la pandémie.
Elle savait qu’une branche de sa famille organisait régulièrement des réunions lorsque sa mère était enfant. La famille Imhof est originaire d’Allemagne et s’était installée en Pennsylvanie avec d’autres immigrants germanophones. Le grand-père de Carolyn, Adam, était l’aîné d’une fratrie de six enfants. Au fil des années et avec la disparition de ceux-ci, les réunions se sont espacées.
« C’est alors que ma cousine Cathy, ma sœur Pam et moi-même sommes entrées en contact sur 23andMe », explique Mme Gotay. La réunion en Pennsylvanie fut de nouveau programmée, jusqu’à ce que la pandémie fasse dérailler les plans.
Mme Gotay est restée en contact et les cousins ont tenté de retrouver des membres de la famille et, au moyen d’une réunion sur Zoom, d’évaluer l’intérêt pour une telle réunion.
« Nous n’avions pas de liste d’adresses de courriel, mais je suis bonne recherchiste et j’ai l’habitude de dénicher des informations, indique Mme Gotay. Pam est très douée pour le réseautage et Cathy était déjà en contact avec une grande partie de la famille. Ensemble, nous avons dressé une bonne liste de la parenté de notre génération et de celle de nos parents. »
Elles ont réservé une réunion d’une heure et demie sur Zoom. Elles ont aussi eu recours à SurveyMonkey pour recueillir des « faits amusants » sur les membres de la famille et ont proposé dix questions pour briser la glace, comme de connaître le nom des six enfants de la première génération des Imhof et des personnes qui jouaient d’un instrument.
« Nous avons eu 25 participants, explique Mme Gotay. Nous avons mis en contact plusieurs personnes qui ne s’étaient jamais rencontrées et d’autres qui s’étaient perdues de vue depuis longtemps. Les participants ont partagé leurs souvenirs et nous avons appris des traditions dont notre mère nous avait parlé, comme le gâteau morave au sucre. La rencontre s’est avérée encore mieux réussie que ce que Pam, Cathy et moi-même avions espéré. »
Le constat – les réunions de famille n’ont pas besoin d’être importantes pour être significatives, mais les mêmes principes s’appliquent : rechercher les occasions de se rencontrer et s’y prendre bien à l’avance pour l’organisation.
Restez simple.
« Partagez les tâches – installation, nourriture, nettoyage – OU louez un emplacement. Assurez-vous que l’endroit est accessible à tous les membres de la famille. Choisissez des aliments simples. Un barbecue est populaire et les gens peuvent apporter leur propre nourriture. Organisez des activités pour inciter les participants à bouger et à se mélanger aux autres; même dans les familles, les gens ont des cliques avec lesquelles ils préfèrent s’asseoir et discuter. »
Allison Sears (District 20 Frontenac, Lennox & Addington)
« Les croisières ou les centres de villégiature sont de bons moyens d’organiser des vacances ou des réunions entre les générations. Chaque participant peut s’adonner séparément à son activité préférée, puis se retrouver aux repas pour raconter la journée ou ses expériences. »
Betty Donaldson (District 47 Vancouver Island)
« Planifiez le plus tôt possible, planifiez le plus possible et faites preuve de simplicité! »
Marisa De Angelis (membre en poste)
« Sortez les vieux albums de photos et essayez de reconnaître les membres de la famille que vous n’avez pas vus depuis des décennies. »
Albert Peter Braekevelt (District 38 Lambton)
« Invitez tous les membres de la famille, même les plus exigeants. Prévoyez de la bonne musique – faites venir un groupe si possible – beaucoup de jeux, faites appel à un traiteur et organisez l’événement dans un endroit public loué. »
Alfred Guidolin (District 12 Norfolk)
En juin 2022, Agnes Sebastian (District 11 Waterloo Region) a organisé une petite réunion en personne. Son fils Tristan qui vit en Colombie-Britannique devait rentrer pour une semaine, de sorte que Mme Sebastian a organisé le tout à l’avance. Elle a accueilli 22 membres de sa famille pour le dessert et le café, planifiant la rencontre tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Elle a aussi pris l’initiative d’organiser une réunion de cousins à l’été 2021. Née en Autriche, Mme Sebastian a profité de la visite d’une cousine habitant à Vienne pour inviter tous les cousins du Canada à un barbecue.
Elle s’est retrouvée avec 16 personnes venues de l’île de Vancouver, de Toronto, de Waterloo et de Vienne. Elle avait demandé aux invités demeurant à proximité d’apporter des chaises, ainsi qu’un amuse-gueule ou un dessert. Tout ce beau monde s’est installé à l’extérieur de la maison de Mme Sebastian, dans un endroit décontracté facilitant les retrouvailles et les discussions.
« Favoriser les échanges entre les participants contribue à rendre les réunions mémorables, constate Mme Sebastian. Pour que les gens se mêlent à la fête, il m’arrive de solliciter l’aide d’une personne qui se mélange aux autres pour jaser avec eux. »
Honey Thomas (District 39 Peel) considère aussi qu’une « réunion » est un petit rassemblement d’amis ou de membres de la famille qui « se réjouissent de l’occasion de se retrouver ». Pour sa part, une occasion récente et joyeuse a été la présentation de sa dernière petite-fille à ses cousins au lendemain de Noël 2022.
« Nous étions huit, y compris le nouveau-né, et nous l’avons tous pris dans nos bras à tour de rôle, se souvient Mme Thomas. C’était aussi notre réunion de Noël/Hanoukka. Nous intégrons généralement des éléments de célébration reflétant toutes les origines ethniques de la famille – allemand, français, anglais, ukrainien, polonais, jamaïcain, juif – afin que les enfants connaissent et aiment toutes leurs origines. »
Les repas de famille sont généralement des repas-partage ou commandés. Toute la famille participe, les petits-enfants plus âgés mettent la table et plusieurs personnes s’occupent ensemble du nettoyage. Il arrive que les enfants puissent regarder un film plus tard ou jouer à des jeux de société qu’ils ont préparés pour en apprendre les règles aux autres après le souper.
Mme Thomas ajoute : « Ne vous épuisez pas à préparer un repas gastronomique au point d’être trop fatigué pour en profiter – les gens sont là pour des retrouvailles, pas pour avoir l’impression d’être dans un magazine de décoration intérieure. Restez simple. C’est la famille, pas le roi d’Angleterre! »
Considérée comme la plus ancienne réunion de famille annuelle au Canada, elle a lieu le troisième samedi de chaque mois de juin sans interruption depuis 1898 pour célébrer l’arrivée au Canada de William et Mary Baker et de leurs dix enfants. En 2020 et 2021, pandémie oblige, bien sûr, la réunion annuelle des Baker de St. Thomas en Ontario s’est transportée sur Zoom.
Essentiellement, cette réunion annuelle se veut une journée remplie de plaisir en famille, de retrouvailles et de souvenirs, a indiqué Jay Baker à Global News (en anglais). Jay est un descendant de la famille Baker et l’un des dix membres de la famille qui assure le maintien de cette tradition.
