Photo of Stevenson in Bagan, Mandalay Region, Myanmar.
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Pourquoi je voyage seule

Comment découvrir le monde en solitaire et en apprécier chaque minute
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À l’âge de 12 ans, je me suis retrouvée clouée dans un fauteuil roulant à la suite d’un accident. Pour passer le temps, j’ai commencé à écrire à des correspondants dans 15 pays différents. J’aimais bien partager des informations sur la nourriture, la musique et les coutumes, et échanger des cartes postales, des timbres et des pièces de monnaie. Chaque semaine, j’attendais avec impatience le courrier qui m’était adressé avec des timbres-poste colorés et intéressants; ces lettres étaient, en quelque sorte, ma fenêtre sur le monde.

Un mois avant la fin de mes études secondaires, et n’étant plus confinée à mon fauteuil roulant, j’ai commencé à planifier un voyage d’été de six semaines en Europe avec l’accord de mes parents. J’ai contacté trois de mes correspondants – l’un vivait en Allemagne, l’autre en Autriche et le dernier aux Pays-Bas – et j’ai réservé mon billet ouvert.

Et c’est ainsi que, à 17 ans, j’ai pris seule mon premier vol transatlantique de la Pan American Airways. Jusque-là, j’avais vécu une vie très protégée et mes seuls déplacements s’étaient limités au chalet familial, à deux heures de la maison.

Il se peut que mes parents aient accepté mon projet de voyage parce qu’ils savaient que j’avais eu une enfance difficile. Peu importe la raison, mon rêve s’est réalisé et a déclenché ma passion pour les voyages.

À ma retraite à 65 ans, j’avais déjà visité 65 pays. Quand des élèves et des collègues se sont informés de mes projets de retraite, personne n’a été surpris d’apprendre que je comptais refaire souvent mes valises et atteindre l’objectif de visiter 100 pays. Je suis à la retraite depuis neuf ans et j’ai visité 160 pays en tout, seule la plupart du temps.

On me demande souvent pourquoi je voyage seule. La réponse : j’aime vraiment explorer à ma façon, à mon rythme, en ayant la flexibilité de pouvoir prendre des décisions improvisées. J’ai pris part à des voyages en groupe sur terre et sur mer, surtout dans des pays où je me sentais moins à l’aise de voyager seule ou dans lesquels il était plus facile de circuler en groupe organisé.

Voici ce que j’ai appris.

1. Combinez enseignement et voyages
J’ai commencé à voyager plus souvent et plus longtemps lorsque j’ai repris l’enseignement à l’âge de 55 ans. En plus d’enseigner au primaire, j’ai enseigné l’anglais langue seconde (ESL) à des adultes le soir. Les cours de conversation anglaise étaient populaires auprès des étudiants d’une vingtaine d’années récemment arrivés au Canada et à la recherche d’un emploi ou d’une admission à l’université. Je me suis liée d’amitié avec un certain nombre de mes étudiants, et lorsque j’ai voyagé dans leur pays d’origine, ils m’ont donné le nom de membres de leur famille et d’amis qui étaient heureux de me faire visiter les lieux.

Les deux mois de vacances estivales m’ont fourni l’occasion d’enseigner l’anglais langue seconde dans des écoles d’été à l’étranger, notamment à des étudiants en Corée du Sud, en Chine, en Pologne et au Mexique. J’étais toujours la prof la plus âgée parmi des collègues plus jeunes, mais l’âge ne compte pas relativement à l’expérience, la personnalité, la flexibilité et le sens de l’humour. Enseigner l’anglais langue seconde à l’étranger est un excellent moyen de combiner travail et voyages, et de mieux découvrir une autre culture.

On me demande souvent pourquoi je voyage seule. La réponse : j’aime vraiment explorer à ma façon, à mon rythme, en ayant la flexibilité de pouvoir prendre des décisions improvisées. 

  1. Faites vos devoirs

Après avoir choisi une destination, j’achète un guide de voyage et je navigue sur l’Internet pour consulter les commentaires récents sur les circuits, l’hébergement et les restaurants. Je planifie un itinéraire approximatif pour les lieux que je prévois visiter, en étudiant les horaires d’autobus et de train pour les courts et longs trajets, l’hébergement, les restaurants, l’utilisation des cartes de crédit, les heures d’ouverture et de fermeture des musées et les coûts. Je réserve toujours mon hébergement pour les deux premières nuits, et j’essaie de ne pas arriver à la noirceur. Il se peut que les arrivées tardives soient inévitables; lorsque c’est le cas, je demande à l’hôtel d’envoyer une voiture et un chauffeur pour m’accueillir à l’aéroport. Ou encore, si ce n’est pas possible, je cherche un comptoir de taxi à l’intérieur de l’aéroport. J’essaie d’obtenir de la monnaie locale pour les menues dépenses avant de quitter le Canada, ou au bureau de change de l’aéroport si je n’ai pas pu en obtenir avant.

  1. Explorez votre destination par des excursions d’une journée

Lorsque j’arrive dans un nouvel endroit, je prends un autobus touristique permettant de monter et descendre, si ce service existe. Je peux ainsi m’orienter avec la configuration de la ville et repérer les principales attractions. Les randonnées à pied ou à vélo sont excellentes pour les mêmes raisons, en plus d’offrir l’avantage de l’exercice physique. Ces excursions permettent souvent d’obtenir des recommandations pour les restaurants, les événements et les attractions locales.

Les excursions d’une journée me permettent de visiter des lieux d’intérêt éloignés, sans avoir à conduire ou prendre les transports en commun et à prévoir les entrées et les guides. Je préfère réserver les excursions d’une journée soit en ligne avant de partir, soit auprès du personnel de l’établissement où je séjourne à mon arrivée. Lors des excursions d’une journée, je rencontre des touristes de différents pays. À plusieurs reprises, j’ai eu l’occasion de faire d’autres activités avec une personne rencontrée pendant une excursion. D’une certaine façon, je ne suis jamais seule; je suis entourée de personnes qui, tout comme moi, participent à des activités et qui sont heureuses de discuter. Je me suis fait de nombreux nouveaux amis avec lesquels je suis restée en contact.

Photo of Stevenson in the Namib Desert, Namibia.
  1. Prenez des mesures de sécurité

On me demande souvent si j’ai peur de voyager seule. Je suis parfois nerveuse, mais aussi prudente et consciente des problèmes de sécurité et des escroqueries, et j’évite les endroits qui présentent d’éventuels dangers. Je ne prends pas de risques et ne fais rien pour compromettre ma sécurité, comme dire à des inconnus que je voyage seule, marcher seule dans des rues isolées ou après la tombée de la nuit, porter des vêtements voyants ou des bijoux coûteux qui attirent l’attention, montrer des appareils photo et des téléphones, étaler de l’argent liquide ou avoir une carte ou un guide touristique à la main. J’ai toujours la carte d’affaires de mon hôtel dans ma poche et j’informe le personnel de mes projets, surtout si j’engage un chauffeur privé pour m’emmener voir un site. Avec l’expérience, j’ai appris à être toujours consciente de ce qui m’entoure et à me fondre dans la foule. Si j’avais laissé la peur prendre le dessus, j’aurais raté beaucoup de belles expériences de voyage.

  1. Séjournez, mangez et faites vos achats localement

Lorsque c’est possible, je séjourne dans des gîtes touristiques, mange dans des cafés locaux et fais mes achats dans des boutiques indépendantes. J’aime soutenir les commerces et les résidents locaux et, du même coup, m’immerger plus profondément dans la culture locale. S’inscrire à des cours de cuisine, faire du bénévolat ou assister à des séminaires dans des musées, des galeries d’art ou des universités sont autant d’occasions de rencontrer des résidents, de contribuer et de se familiariser avec la communauté et la culture.

  1. Priorisez vos voyages en fonction de vos intérêts

Lors de mes premiers voyages, je me suis concentrée sur l’Europe, qui m’était plus familière et où je pouvais communiquer avec mes notions de français, d’espagnol et d’allemand apprises à l’école. Il est très utile de connaître au moins quelques mots et quelques phrases dans la langue du pays que vous visitez. Les résidents du coin sont sensibles à vos efforts, et cela peut s’avérer utile dans des endroits moins touristiques. À mesure que j’apprenais à voyager seule, mon intérêt s’est porté vers l’Asie, le Moyen-Orient et l’Afrique. Puis, j’ai voulu faire la découverte des merveilles du monde. Ensuite, j’ai choisi les pays en fonction de leurs attractions culturelles, de leur histoire, de leur religion, de leur architecture, de leur faune et de leur beauté naturelle.

  1. Recherchez des expériences mémorables

Mes aventures inoubliables? Pour n’en citer que quelques-unes : randonnée d’observation des gorilles de montagne en Ouganda; vol en montgolfière en Cappadoce, Turquie; virée à dos de dauphin en République dominicaine, de chameau en Égypte et d’éléphant en Inde; randonnée dans la faune unique des îles Galápagos; excursion en hélicoptère au-dessus des chutes Victoria; safari à pied au Botswana; sortie en petit avion au-dessus des lignes de Nazca au Pérou et au-dessus du mont Everest; et promenade le long de la Grande Muraille de Chine. 

Oh, j’oubliais – j’ai visité tous ces endroits après mes 65 ans. 

Est-ce que je vais continuer à voyager seule? Certainement. C’est probablement la façon la plus agréable de voyager – et avec plus de 160 pays à mon actif et beaucoup d’autres à découvrir, je ne suis pas prête à m’arrêter!

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