Pourquoi nous rassemblons-nous autour de célébrations culturelles? Ce n’est pas uniquement en raison de la présence de nourriture, même si partager un repas s’inscrit dans la plupart des festivals et des célébrations. Les rassemblements dignes de ce nom célèbrent notre identité : les langues que nous parlons, les vêtements que nous portons, la musique que nous aimons, l’histoire et les traditions que nous chérissons.
Au-delà de susciter de la fierté, partager notre culture avec les autres favorise la compréhension et l’acceptation. Voilà pourquoi Stephen Rapcewicz (District 12 Norfolk) et son épouse Anne-Marie, tous deux enseignants à la retraite, ont pris l’habitude de faire découvrir à leurs enfants de nouvelles cultures lors de voyages au pays et à l’étranger. Ils participent au festival Caribana et applaudissent aux défilés de la Fierté. L’un de leurs événements favoris est le Brantford International Villages Festival, qui « amène le monde à votre porte » pendant quatre jours en juillet.
Les visiteurs découvrent et célèbrent l’héritage des cultures philippine, ukrainienne, polonaise, musulmane, pakistanaise et autres par la musique, la danse, la présentation de costumes et la nourriture. Les bénévoles sont au cœur du festival, alors que les membres de chaque groupe culturel se réunissent mensuellement durant l’année pour l’organiser. « C’est merveilleux, amical, accueillant et vraiment plaisant, indique Stephen Rapcewicz. C’est aussi une découverte gustative incroyable, puisque la nourriture y est délicieuse. »
Vous verrez probablement Wayne Greco (District 3 Algoma) lors de rassemblements autochtones. Retraité en 2020, il est actuellement directeur à temps partiel d’une école alternative pour la Première Nation Batchewana, une Première Nation ojibwée près de Sault Ste. Marie, dans le nord de l’Ontario.
« Dans mon enfance, l’un des derniers pensionnats autochtones était situé derrière chez moi, mais j’ignorais à l’époque ce qui se passait à l’intérieur de ses murs, explique-t-il. Au début de ma carrière, les écoles accordaient peu d’attention, voire aucune, à la culture des élèves autochtones. Même en dépit des progrès accomplis (grâce à la Commission de vérité et réconciliation) vers la reconnaissance, l’acceptation et le renforcement de la culture autochtone, il reste encore beaucoup à faire et c’est une nécessité. »
Wayne Greco fait de son mieux pour apprendre et, dans une certaine mesure, pour se racheter d’avoir participé à l’enseignement erroné de l’histoire coloniale. Il assiste à des pow-wow et visite des huttes de sudation, s’imprégnant des traditions et de la culture de la communauté Batchewana. Il se sent privilégié d’être le témoin de relations spirituelles profondes, et s’extasie devant les plats et les danses traditionnels.
Pour Nicole McAllister (District 4 Sudbury, Manitoulin), la langue est essentielle à une culture florissante, même si la nourriture, la musique et la danse jouent aussi un rôle important. Nicole a grandi dans une petite communauté francophone du nord de l’Ontario et elle est fière de ses racines francophones. Durant sa carrière avec un conseil scolaire francophone, elle s’est toujours assurée que les élèves valorisent leur langue et leur riche culture et qu’ils en sont fiers.
Sa compréhension profonde de l’importance de la langue et de la culture l’a amenée à travailler avec le Bureau de l’éducation des Autochtones du ministère de l’Éducation. Lors de ses voyages, elle s’intéresse aussi aux autres cultures, notamment en Chine, au Vietnam, en Inde et en Afrique du Sud.
Retraitée depuis 2018, Nicole McAllister est fière d’être responsable du comité des activités et des voyages pour le District 4. Elle aime beaucoup participer aux nombreux événements organisés, notamment au Réveillon annuel, aux festivals d’été et à la Place des Arts locale. Au Réveillon, elle dégustera la tourtière classique et le ragoût mijoté, participera aux chansons à répondre et dansera.
Susan (Susie) Rialp (District 47 Vancouver Island) assiste aux activités et aux festivals folkloriques organisés par l’association philippino-canadienne de Victoria.
Susie a immigré des Philippines au Canada et voulait que ses deux filles soient sensibilisées à la culture de son pays d’origine qui fait partie de leur identité. Aujourd’hui adultes, toutes deux pratiquent la danse folklorique depuis l’âge de quatre ans. Elles ont aussi participé à des festivals d’été et aux célébrations de la fête de l’indépendance le 12 juin, avec musique, danse et nourriture. Les plats préférés des visiteurs sont le poulet adobo, le pancit (plat de nouilles philippin) et le flan au caramel.
Susie est impliquée de longue date avec l’association et en fut même vice-présidente dans les années 1990. Aujourd’hui, elle participe aux événements et collabore de différentes façons, notamment en rédigeant des lettres ou en créant des affiches. Enseignante à la retraite, elle a presque terminé l’écriture d’un roman sur la loi martiale aux Philippines et sur le passage à l’âge adulte d’une adolescente attachée à sa culture.
Pour sa part, les célébrations que préfère Joan Beecroft (District 10 Bruce, Grey, Dufferin) visent l’inclusion sociale. « C’est important pour moi, car les gens doivent se sentir intégrés à nos activités communautaires, explique-t-elle. Il s’agit d’une excellente façon d’apprendre et d’enseigner d’autres cultures, y compris des familles LGBTQ. » Joan Beecroft et sa partenaire font partie de la communauté
2SLGBTQIA+ et appuient particulièrement Grey Bruce Pride, PFLAG (Parents, Families and Friends of Lesbians and Gays) ainsi que le Grey Bruce One World Festival, qui célèbre la diversité et l’inclusion. Pour la petite histoire, Joan est à l’origine de la création de Grey Bruce Pride en 2006, à la suite du tollé provoqué par la levée du drapeau arc-en-ciel à Owen Sound. Depuis une série de pique-niques et de concerts dans un parc municipal, l’événement a évolué en un défilé, suivi d’une foire de rue avec musique et kiosques communautaires.
Après avoir répondu à des courriels et à des appels téléphoniques pour PFLAG, Joan fut également sollicitée pour créer le groupe PFLAG Canada Owen Sound en 2014, qui est l’hôte de différents événements regroupant les participants pour faire la fête. Elle a aussi travaillé avec le One World Festival, qui célèbre la diversité dans la région et s’adresse aux élèves du primaire. « Je veux que chacun, peu importe son statut de minorité ou de majorité, se rende compte que nous appartenons tous à la même communauté », dit-elle.
« Je veux que chacun, peu importe son statut de minorité ou de majorité, se rende compte que nous appartenons tous à la même communauté ».
— Joan Beecroft
Barbara Grabowski (District 22, Etobicoke and York) voue une admiration sans faille pour le festival polonais de Roncesvalles qui dure deux jours. Mis sur pied par l’association locale pour l’amélioration des affaires, le festival se tient chaque année en septembre sur l’avenue Roncesvalles, dans l’ouest de Toronto. Il s’agit de la plus importante célébration de la culture polonaise en Amérique du Nord, et elle attire des centaines de milliers de personnes chaque année.
« Je suis Polonaise et j’habite dans le coin, alors j’y vais souvent, explique Barbara. Le festival rassemble les gens et il est important de l’appuyer. Mis à part la polka et les pérogies, vous pourrez assister à des spectacles d’artistes et de musiciens locaux talentueux, déguster différents mets, visiter la brasserie en plein air et les kiosques des vendeurs, dont certains font venir des produits directement de Pologne. »
Alfred (Fred) Guidolin (District 12 Norfolk) s’implique chaque mois avec la Multicultural & Heritage Association of Norfolk pour planifier les journées du patrimoine de la communauté et les présentations aux écoles mettant en valeur les traditions culturelles de la région. « Nous participons aussi à des défilés festifs et organisons un souper de Noël annuel qui célèbre notre amour de la nourriture », ajoute-t-il.
Cette communauté rurale a accueilli beaucoup d’immigrants qui y ont pratiqué l’agriculture avant et après la Seconde Guerre mondiale. À une certaine époque, la ville de Delhi comptait une salle polonaise, des maisons hongroises et allemandes, ainsi que des salles belges et portugaises. Plus récemment, la région a accueilli des immigrants ukrainiens. Alfred Guidolin est lui-même d’origine italienne. Tous chérissent leurs traditions culturelles, leur langue, leur nourriture et leurs célébrations.
« C’est merveilleux de constater des similitudes dans l’expérience et l’histoire des immigrants à travers leurs différentes langues et contextes ethniques, fait remarquer Alfred. Tellement de témoignages et de récits se ressemblent. Les familles séparées de leur patrie, l’apprentissage d’une langue nouvelle, fonder un foyer et élever une famille, maintenir des traditions et des liens familiaux par des lettres et des visites, tout cela se retrouve dans notre association multiculturelle. »
À leur façon, les célébrations culturelles sont un moyen idéal de regrouper les gens. Comme l’a fait remarquer un participant à une célébration de Norfolk : « Nous avons vraiment de bons rapports avec nos voisins multiculturels dans notre communauté; pourquoi le reste du monde ne peut-il pas en faire autant? »
Au cours des années, Virginia MacLean (District 14 Niagara) a participé aux danses israéliennes au Folk Arts Festival de St. Catharines qui célébrait sa 57e édition en mai. Ce festival utilise l’art pour mieux faire comprendre et accepter les différentes cultures au Canada, en maintenant vivantes les traditions culturelles et en les faisant découvrir à la communauté.
« Après la pandémie, je me suis jointe au groupe de ceilidh écossais du festival », raconte Virginia. Malheureusement, les deux formations de danse n’existent plus, et Virginia a donc dû raccrocher ses chaussures de danse.
Angela Osterreicher (District 49 The Prairies) célèbre la présence culturelle du Manitoba en assistant au festival annuel Folklorama de Winnipeg. Ce qui fut au départ une célébration pour souligner le centenaire du Manitoba en 1970 est devenu le plus important et le plus ancien festival multiculturel de ce type au monde. Pendant deux semaines au mois d’août, ses 40 pavillons célèbrent la diversité et le caractère unique des traditions, de la nourriture, de la langue et des divertissements proposés par différentes cultures.
Angela est d’origine autrichienne et aime découvrir des cultures qu’elle n’aurait pas l’occasion de côtoyer autrement. Au cours des années, elle a visité des pavillons représentant les cultures autochtones, afro-caribéennes, italiennes, éthiopiennes, allemandes, irlandaises et autres. « J’aime beaucoup en apprendre sur les différentes cultures, goûter à leur cuisine et assister à leurs spectacles animés, dit-elle. Étant depuis peu retraitée, j’ai choisi l’expérience VIP qui comprend le transport entre les différents sites, l’entrée prioritaire et le service à table pour les repas. Cette formule me permet de déguster des hors-d’œuvre dans un pavillon, de savourer un plat principal dans un autre et de terminer avec un dessert dans un troisième, le tout sans avoir à faire la file. »