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Le tourisme de salon

Voyager sans se déplacer peut contribuer au bien-être
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Illustration de Nikki Ernst

Les gens voyagent pour une variété de raisons. Pour certains, découvrir des lieux, des peuples et des cultures élargit leur vision du monde. D’autres recherchent l’aventure et veulent tester leurs limites. Et pour d’autres encore, les voyages visent simplement la détente et le ressourcement. 

Mais voyager n’est pas seulement agréable et fascinant; c’est aussi un facteur de bien-être.

Même s’il est évident que l’on doit prendre soin de sa santé physique et mentale, « il faut aussi nourrir son âme », déclare Shawna Leigh Clark, une coach en bien-être dont les clients se situent surtout entre 50 et 70 ans.

« Les voyages vous permettent de sortir de la routine, de la banalité et de votre zone de confort », explique Robin Esrock, chroniqueur au magazine Canadian Geographic et auteur de The Great Canadian Bucket List. « Et quand c’est le cas, votre vie s’enrichit », ajoute-t-il.

Les voyages permettent aussi à certains d’évacuer le stress et de se rappeler qu’il y a autre chose que les responsabilités quotidiennes dans la vie. « Les voyages favorisent l’ouverture d’esprit. Je pense que les gens ont une meilleure idée de ce qui importe vraiment. Les voyages peuvent aider certaines personnes à trouver un meilleur équilibre », renchérit Mme Clark.

Et voyager, c’est un peu comme retourner à l’école. « Le voyage est d’abord tributaire de notre curiosité, de l’idée que nous voulons en apprendre davantage – que ce soit sur la nourriture, la culture, l’histoire ou la nature. Nous voulons en savoir plus sur le monde dans lequel nous vivons, indique M. Esrock. Pour les gens curieux, nous vivons à une époque formidable. Nous avons accès à plus de ressources et d’informations qu’à toute autre période dans l’histoire. Tout est à la portée de la main. »

Apprendre du nouveau, c’est faire appel à son cerveau et, comme le rappelle Mme Clark, « en vieillissant, il est très important de continuer d’apprendre pour conserver nos facultés mentales ».

« Dans les faits, ajoute-t-elle, beaucoup de gens victimes d’un accident ou d’un événement indépendant de leur volonté n’ont pas cette possibilité de voyager en personne. »  

La question est posée : si vos déplacements sont limités, pouvez-vous profiter de ces bienfaits pour le bien-être s’il vous est impossible de voyager?

Oui, bien sûr! Faire du tourisme de façon virtuelle peut offrir autant d’avantages que d’y être physiquement. Il n’y a aucune inquiétude à avoir quant aux vols ou à la sécurité; aucun décalage horaire ni crainte que le mauvais temps gâche votre voyage.

« La lecture est une excellente façon de voyager, estime M. Esrock. Tous les livres permettent de le faire. Ceux d’histoire font voyager dans le passé tandis que ceux de science-fiction le font dans le futur. Vous entreprenez un véritable périple. »

Il y a aussi la réalité virtuelle. « L’un des aspects positifs de la pandémie a été cet énorme changement culturel et technologique en faveur des expériences virtuelles, explique M. Esrock. Désormais, tous les musées dignes de ce nom offrent une visite virtuelle étonnante. »

Pour pousser l’expérience plus loin, les touristes de salon peuvent vivre une expérience immersive en portant des casques de réalité virtuelle (RV). « Les gens mettent des casques et regardent en mode continu le Machu Picchu et l’Antarctique, voyageant dans le passé et dans le futur, et apprenant des choses sans quitter leur foyer, ajoute-t-il. Je dis toujours que, lorsque je serai trop vieux pour voyager, je m’achèterai un casque de RV et j’irai partout. »

« S’il vous est impossible de visiter physiquement un endroit pour en découvrir la culture et si vous êtes une personne qui profite autant de l’expérience des autres, vous en retirerez des bienfaits, indique Mme Clark. Si cette formule vous intéresse vraiment et vous satisfait, c’est qu’elle a atteint son objectif. »

Être sur place

Le programme de réalité virtuelle du centre de soins de longue durée Columbia Forest, à Waterloo (Ontario), vient d’être relancé au printemps 2022, après que la COVID a forcé l’abandon de la plupart des activités sociales. (Le centre a mis le programme à l’essai en 2019.)

« Le casque est un peu intimidant, explique Shalagh Cassidy, respon-sable des loisirs du centre. En général, on doit le montrer au résident, lui expliquer ce qui se passe et lui demander de l’essayer. Si c’est quelque chose qui les touche, ils s’adaptent très vite. »

Un bénévole s’assoit à côté du résident avec une tablette et peut voir en 2 D les images que le résident voit en 3D. Le casque permet aussi au résident d’entendre tous les sons, comme le bruit des vagues ou du vent, ou la musique intégrée à la vidéo.

Une variété d’expériences sont offertes : monter sur un char de Mardi Gras, piloter un avion biplan, monter dans une montgolfière, sauter en parachute, marcher parmi les vaches dans les Alpes (et entendre leurs cloches), faire une promenade à dos de chameau dans le Sahara (« On avait vraiment l’impression d’être sur le chameau », raconte Mme Cassidy, et quand on tournait la tête, on pouvait voir les autres chameaux et les jambes des personnes qui les montaient »), une baignade avec des dauphins (« Les résidents à mobilité réduite essayaient de pagayer ou, s’ils étaient allongés dans leur lit, ils donnaient des coups de pied parce qu’ils pensaient être dans l’eau »).

Un bénévole a suggéré à l’une des résidentes, une religieuse, de se rendre au Vatican et de visiter la chapelle Sixtine. « Elle était littéralement aux anges! Tellement enthousiaste, se rappelle Mme Cassidy. Cette résidente a lancé “je crois que nous devrions prier” et elle s’est mise à réciter le “Notre Père”. » Lorsque sa visite virtuelle fut terminée, elle s’est mise à chanter un cantique.

« Cette résidente ne parle pas beaucoup en général. C’était donc formidable de la voir devant une telle interaction. » 

Pour commencer vos voyages virtuels

earthcam.com — Regardez les webcams en direct depuis les grandes villes du monde. Comptez les taxis jaunes sur Times Square à New York, ou regardez les fêtards aller et venir au Temple Bar à Dublin.

heygo.com — Profitez d’une plateforme de diffusion en continu pour vivre des expériences de voyage et culturelles interactives, animées par des guides locaux. Inscrivez-vous et réservez des visites gratuites. Vous pouvez aussi laisser un pourboire facultatif.

Tourisme virtuel — Regardez des vidéos interactives en ligne. Explorez la Grande Barrière de corail (attenboroughsreef.com), en compagnie du présentateur et historien David Attenborough. Rendez-vous à Dubaï (dubai360.com/scene/389-above-dubai-marina-8/en) ou passez des vacances à Bristol (visitbristol.co.uk/bristolfromhome) sans quitter votre fauteuil.

Livres — Plongez dans les pages de chroniqueurs de voyage réputés. Découvrez-en 24 célèbres avec The Uncorked Librarian à theuncorkedlibrarian.com/travel-writers/. Ou, tout simplement, plongez dans une saga historique ou de science-fiction.

Sur la tête

Un casque de réalité virtuelle est essentiellement un appareil ressemblant à un casque posé devant vos yeux. Avec cette technologie, des images en 3D semblent flotter devant vous. Chaque œil reçoit des impressions différentes de la même image 3D, ce qui amène le cerveau à interpréter qu’elle provient de directions légèrement différentes. Les capteurs du casque suivent votre façon d’interagir avec l’espace virtuel.

Un casque de RV autonome (qui fonctionne entièrement seul, sans technologie ou équipement supplémentaire, comme le Meta Quest 2) coûtera entre 500 $ et 700 $. Certains casques sont moins chers mais exigent d’être connectés à une console ou utilisés avec un téléphone portable. La plupart des versions sont offertes sur Amazon ou chez Best Buy.

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