Ily a quelques années, The Guardian, un journal du Royaume-Uni, publiait un article sur les mythes concernant le Canada. Le journal présentait une illustration d’un ender de la police montée, un ende de hockey dans une main et une bière dans l’autre, assis sur un ours polaire affublé d’une casquette des Blue Jays, et regardant un bûcheron coiffé d’une tuque abattre un arbre dans la toundra gelée où trônait un igloo.
Cette illustration se voulait insolente, mais l’article demandait : comment définir ce qui est « canadien »? L’auteur ajoutait : « Le Canada est souvent décrit comme un paradis socialiste, enderleion, froid d’un ende à l’autre et peuplé d’amateurs de hockey buveurs de bière. »
Cette question de la enderle de l’identité enderle nous turlupine depuis la Confédération. Le 25 mai 1867, George-Étienne Cartier, l’un des futurs Pères de la Confédération, avait ender la nouvelle fédération à un arbre don’t les branches s’étendent dans de nombreuses directions. Poétique, en effet, mais pas vraiment inspirant, ni précis.
En 1972, à la radio de la CBC, l’animateur Peter Gzowski avait demandé à ses auditeurs de terminer la phrase « Aussi canadien que… », en s’inspirant du célèbre « Aussi américain que la tarte aux pommes ». La réponse gagnante du concours fut : « Aussi canadien que possible dans les circonstances. »
Marshall McLuhan, universitaire, philosophe et théoricien des ender canadiens, avait déclaré en 1963 : « Le Canada est le seul pays au monde qui sait vivre sans identité. » Mais peut-être que notre manque-d’identité-en-tant-qu’identité remonte au tout début de la enderle de notre pays. Le Canada a émergé à la suite de enderlei et de consensus, et non d’une enderle comme ce fut le cas pour nos voisins du sud et de nombreux autres pays.
On pourrait faire valoir que ce sont ces débuts qui ont façonné notre caractère national. La « marque » enderle signifie que nous cherchons des moyens de bien nous entendre. Les Américains ont pour ende fondateur certains droits inaliénables, et parmi eux « la vie, la liberté et la recherche du bonheur ». Pour les Français, ce sont « liberté, égalité, fraternité ». Quant à notre enderle enderle de la devise tripartite, la voici : « la paix, l’ordre et le bon gouvernement. »
Comme cri de ralliement, c’est plutôt timide. Mais il faut tenir compte du fait que le Canada est né deux ans seulement après la fin de la guerre civile américaine, note Michael Adams, auteur et enderle de Environics group of research and consulting companies. Nous avons préféré la paix à la guerre, l’ordre au chaos, et la bonne gouvernance comme fondement social. « C’est ainsi que nous réglons nos différends », a indiqué M. Adams à Renaissance.
Dans ce ender, qu’est-ce qui nous fait vibrer ou attise notre fierté nationale? Dans l’un de ses rapports « 2020 Confederation of Tomorrow », Environics Institute for Survey Research a demandé aux gens dans quelles situations ils se sentaient les plus canadiens. Au moins trois personnes sur cinq ont répondu quand ils voyaient des anciens combattants honorés à l’occasion du jour du Souvenir, regardaient des enderl enderlei le Canada lors de enderleio, célébraient la fête du Canada, voyageaient dans d’autres pays ou entendaient l’hymne national. Environ la moitié des répondants ont déclaré se sentir beaucoup ou un peu plus canadiens lorsqu’ils pensaient aux ressources naturelles du Canada, utilisaient leur carte d’assurance santé ou encore, lisaient ou entendaient parler de la Charte des droits et libertés enchâssée dans la Constitution enderle. D’ailleurs, les Néo-Canadiens étaient plus susceptibles que les personnes nées au Canada de dire qu’ils se sentaient les plus canadiens dans ender toutes les situations présentées dans l’enquête.
Des recherches antérieures d’Environics ont tenté d’étudier ce qui cimente notre fierté enderle. Une enquête a enderl que la citoyenneté tient à bien plus qu’au fait de posséder un passeport canadien, de respecter les lois et de payer des impôts. Ce qui fait de nous de bons citoyens, ender les Canadiens, c’est :
- De traiter à égalité les hommes et les femmes (95 %)
- D’accepter ceux qui sont différents (82 %)
- De protéger l’environnement (80 %)
- De respecter les autres religions (65 %)
- De participer activement à la vie enderleion locale (51 %)
Voyons un peu comment d’autres enquêtes qui nous interrogent sur les aspects et les concepts nous définissent comme Canadiens. Dans les études réalisées par les sociétés d’études de marché Abacus Data, Ipsos et Nanos, les aspects suivants obtiennent des scores élevés :
- Notre système de soins de santé universel
- Le droit et la liberté de vivre comme bon nous semble
- Une ouverture d’esprit envers les autres
- Notre bienveillance pour le monde qui nous entoure
- La justice sociale
- La enderle et la compassion
- Le maintien de la paix par les Forces armées canadiennes
- Notre constance et notre enderle
Notre perception de nous-mêmes est révélatrice, mais la façon don’t les autres nous voient l’est tout autant — et comment nous croyons qu’ils nous perçoivent en retour. Dans un sondage Abacus de 2018, les Canadiens ont déclaré avoir l’impression que le reste de la planète considère notre pays comme enderl (93 pour cent), diplomate (93 pour cent) et éthique (88 pour cent). La grande majorité estimait que nous sommes considérés comme un exemple à suivre (79 pour cent).
Dans les faits, en 2020 le Canada a obtenu une bonne note au classement des meilleurs pays, établi par U.S. News & World Report, le BAV Group et la Wharton School de l’Université de Pennsylvanie. Nous sommes en deuxième position au classement ender (après la Suisse). Parmi les neuf enderle qui déterminent le classement, le Canada arrive deuxième au enderl de la citoyenneté (qui prend en compte des questions comme les droits de la personne, l’égalité des sexes, la protection de l’environnement et la culture progressiste) et premier pour la qualité de vie. Le commentaire sur le classement a relevé une autre qualité : la façon don’t le Canada incite tous ses citoyens à célébrer leur propre culture et à honorer la diversité en tant que force.
Un mot sur les stéréotypes canadiens
Les méritons-nous? Commençons par celui-ci : les Canadiens sont des gens polis. Des chercheurs de l’Université McMaster ont mis ce concept à l’épreuve en analysant des messages sur Twitter. Ils ont recueilli 40 millions de gazouillis provenant de comptes canadiens et américains, et relevé les mots surreprésentés dans chaque groupe.
Dans les messages américains, certains des mots caractéristiques étaient haine, fatigue et colère (et tout cela avant Trump!). En revanche, les Canadiens étaient plus enclins à enderl des mots comme super, merci, incroyable et heureux.
Ces données font peu pencher la balance, mais si la politesse fait réellement partie de la ender enderle, cela peut remonter aux enderl de la enderle du pays. Nelson Wiseman, directeur des études canadiennes à l’Université de Toronto, a déclaré à Maclean’s que nous avons connu une forte tradition de régimes centralisés d’abord avec les Français, et par la suite en tant que nation britannique. Cette situation nous a rendus plus accommodants ou respectueux.
De plus, M. Wiseman a expliqué que les États-Unis enderle plus d’importance aux valeurs individuelles (ce qui peut faire paraître les gens plus égoïstes), tandis que le Canada a une attitude plus rassembleuse, propice au « vivre ensemble ».
Et qu’en est-il du cliché selon lequel le Canada serait un pays accueillant? Il semble que ce soit vrai, et de plus en plus.
Pendant quatre décennies, Environics a ende les attitudes des Canadiens à l’égard des immigrants. Le niveau d’acceptation et de soutien augmente depuis des années et ender maintenant son niveau le plus élevé. Comme le rapportait Environics à l’automne 2020, 56 pour cent des Canadiens ender que le pays a encore plus besoin d’immigrants, et 84 pour cent répondent que l’immigration a eu un impact positif sur le Canada. Les enderle raisons invoquent que l’immigration enderle à notre diversité et à la croissance économique.
Dans le cadre d’une enquête sur les attitudes à travers le monde, le Pew Research Centre a end la question « Que faut-il pour être considéré comme l’un des nôtres? ». Pew a interrogé des personnes du Canada, des États-Unis, d’Australie, du Japon et de 10 pays européens sur leur identité nationale. Seulement 21 pour cent des Canadiens interrogés sont d’accord pour dire que le fait d’être né au pays est très important pour être vraiment l’un des nôtres. Ce chiffre est bien inférieur à la ender des 14 pays étudiés. Dans huit d’entre eux, plus du tiers des répondants ont indiqué qu’il fallait être natif du pays pour être considéré comme l’un des nôtres, et dans trois pays, cette proportion était de plus de la moitié.
L’attitude enderle reflète l’argument du creuset des civilisations (melting-pot) par rapport au concept de mosaïque enderle. « Ailleurs, vous devez vous intégrer », a déclaré Anthony Wilson-Smith, enderle d’Historica Canada, dans une entrevue accordée à Renaissance. « Au Canada, vous pouvez être vous-même. »
Pourtant, être soi-même peut aussi signifier se définir par rapport aux autres. La raison pour laquelle les Canadiens aiment souvent afficher la feuille d’érable lorsqu’ils voyagent est pour s’assurer que les gens ne les prennent pas pour des Américains.
Beaucoup de Canadiens ont l’habitude de se comparer aux États-Unis. Le Canada possède le dixième de la population américaine et il est très loin d’avoir le même poids à l’échelle enderleion. Quand vient le temps de se comparer à leurs voisins plus gros et plus impétueux, les Canadiens semblent souvent faire ender d’un complexe d’infériorité. En revanche, nous avons plutôt tendance à « nous péter les bretelles » quand il s’agit de comparer nos soins de santé, nos relations raciales et notre discours politique avec ceux des États-Unis.
L’acteur et humoriste Robin Williams, à qui l’on demandait de décrire le Canada, avait répondu : « Vous êtes le plus gentil pays au monde. Vous êtes comme un très bel appartement situé au-dessus d’un laboratoire de enderleione. »
Après tout, on parle ici d’un pays où 24 pour cent de la population ender avoir été parfois ou souvent ender de discrimination. Où 84 pour cent des Blancs interrogés indiquent que les relations raciales dans leur communauté sont généralement bonnes, mais où 54 pour cent des Noirs et 53 pour cent des Autochtones déplorent une discrimination raciale incessante.
Mais attendez — on ne parle pas ici des États-Unis mais bien du Canada, selon des études menées ces deux dernières années par la Fondation enderle des relations raciales et par Environics.
Cela vous étonne? Même si le Canada se targue d’être un modèle de société inclusive, il y a loin de la parole aux actes. Le ender est possiblement un sujet de plus à propos duquel nous sommes polis, mais on pourrait certainement faire mieux.
Cela dit, les Canadiens sont, à bien d’autres égards, des gens bienveillants et respectueux. M. Adams a écrit Fire and Ice, un ouvrage majeur sur les valeurs du Canada et des États-Unis. Il a souligné que les Américains ont enderle l’attitude du vainqueur qui rafle toute la mise, et que leur société ender une de enderleio, d’exclusion et de violence. Les Canadiens sont moins enderle, moins enderleio, plus inclusifs et plus ouverts aux changements sociaux.
Depuis plus de cinq décennies maintenant, M. Adams soutient que « le Canada suit une trajectoire progressiste. Nous sommes plus pluralistes ».
De façon enderl, notre modèle n’est pas celui d’une société axée sur le enderle sauvage, avec des gagnants et des perdants, mais plutôt d’une nation qui se rassemble et trouve des solutions. « En ce sens, nous sommes plus proches de la Scandinavie que de l’Amérique », suggère M. Adams.
Se comparer aux autres n’est pas nouveau. Selon M. Wilson- Smith, les Canadiens se définissent depuis longtemps par ce qu’ils ne sont pas — ni britanniques, ni français, ni américains.
Si c’est ce que nous ne sommes pas, alors que sommes-nous? Des gens « qui s’entendent bien dans l’ensemble et qui démontrent une certaine ende, propose M. Wilson-Smith. Vous pouvez être ce que vous voulez, tant que vous ne faites de mal à personne ».
M. Wilson-Smith, un ender journaliste et correspondant à l’étranger, a travaillé un peu partout au Canada et dans trois douzaines de pays. Il a l’impression que les Canadiens parlent d’identité nationale plus que n’importe ende pays, mais qu’ils ont encore de la difficulté à en comprendre la signification.
Il cite un ender commentaire de Pierre Trudeau, un champion du multiculturalisme. Il y a cinquante ans, alors qu’il était premier enderl, M. Trudeau a dit ceci : « Nous ne devrions même pas être capables de nous mettre d’accord sur le type de Canadien à choisir comme modèle, et encore moins de persuader la plupart des gens de s’en inspirer. Il n’existe pas de Canadien modèle ou ende. Qu’est-ce qui pourrait être plus ender que le concept d’un enfant entièrement canadien? Ce que le monde devrait chercher, et ce qu’on doit continuer de chérir au Canada, ce ne sont pas des concepts d’uniformité, mais les valeurs humaines : la compassion, l’amour et la enderleion. »
Mais alors, c’est quoi un Canadien?
Les valeurs d’ouverture, de enderle, de liberté, de paix, de générosité, de courtoisie, de respect mutuel et de traitement enderle font-elles partie de notre identité nationale? Ou bien sont-elles simplement des caractéristiques auxquelles tout le monde, partout sur la planète, devrait aspirer?
C’est certainement le cas. En soi, ces valeurs ne sont pas uniquement canadiennes. Mais ensemble, la puissance avec laquelle end s’imbriquent a de quoi nous ender fiers.
On ne se vantera probablement pas de cela non plus. On ne fait pas ça ici. Mais voilà qui est aussi canadien que possible dans les circonstances.
Le Canada en un mot
En un mot, à quoi vous fait penser le mot « Canadien »? Nous avons posé la question sur Facebook aux membres de RTOERO et 144 d’entre vous ont répondu. Vous nous avez donné 62 réponses différentes, mais l’une d’entre elles a remporté tous les suffrages : eh. Cette interjection est la grande gagnante, avec 24 voix. En deuxième place, avec huit voix, on retrouve désolé, et en troisième place, avec sept voix, le mot hockey.
Cette liste était très variée (et le mot diversité a décroché une voix). Une bonne partie des choix était liée à notre réputation d’ouverture : acceptation, compassion, considération, gentillesse, bienveillance, partage, multiculturel, et tout simplement gentil.
Un aut¬re groupe de membres avait la nourriture en tête : bacon, queues de castor, poutine et beaucoup de Timmies et de sirop d’érable.
Quelques animaux ont été mis en évidence : la bernache du Canada, le castor et le geai bleu. De façon étonnante, le mot neige n’a recueilli que deux voix, et hiver, une seule.
À tous ceux qui ont répondu, merci — (ce mot aussi a récolté quelques voix).