Avez-vous lu le plus récent livre de Ken Dryden intitulé The Class: A Memoir of a Place, a Time and Us? Il s’agit d’un témoignage savoureux de ses efforts pour reprendre contact avec les autres élèves de 9e année au Etobicoke Collegiate Institute en 1960.
L’auteur a retracé plusieurs de ses anciens condisciples. Leurs témoignages sont très variés et se lisent très bien. La plupart de ces anciens élèves étaient issus de milieux ouvriers. Leurs propres parents avaient reçu leur éducation pendant la crise économique des années 1930 ainsi qu’au cours de la Deuxième Guerre mondiale. Les condisciples de Ken Dryden sont nés dans un monde d’après-guerre sur fond de boom immobilier, de nouvelles écoles, nouvelles églises, nouvelles voitures, nouvelles énergies, et de possibilités sans fin.
Tous ces anciens élèves maintenant septuagénaires partagent avec nous le même dénominateur commun : ils ont tous perdu deux années, probablement l’équivalent de 10 années, de vie active et, espérons-le, en santé, comme adultes âgés confinés de force par la COVID.
Cet excellent livre de témoignages de Ken Dryden m’a d’ailleurs rappelé l’ouvrage intitulé Ten Lost Years, 1929–1939: Memories of Canadians Who Survived the Depression, par Barry Broadfoot. D’abord publié en 1973 puis réimprimé en 1997, ce livre des témoignages de « tragédie humaine et de triomphe moral à une période des plus difficiles ».
Dans les deux cas, et avec presque un siècle d’écart en raison de causes aucunement reliées, ces années perdues, notamment pour les adultes âgés, ont représenté des pertes significatives d’opportunités tard dans la vie. Pour nous, les souvenirs du port du masque, du confinement et de pertes personnelles pendant ces récentes années de pandémie nous incitent à la prudence au moment de recapturer l’énergie et l’excitation que procure la retraite.
La pandémie nous a servi de leçon. Nous pouvons recommencer à planifier des voyages, nous amuser avec les petits-enfants, explorer notre magnifique monde, être actifs sur le plan mental et physique, et vivre à fond la vie de retraité que nous avions envisagée. Tout cela en étant conscients que le virus demeure, mais que nous savons désormais comment réduire notre risque personnel.
Le temps est venu de rattraper ces années perdues.
Carpe diem!
Jim